La récupération des souvenirs:

Récupérer signifie se souvenir de quelque chose dont nous avons eu connaissance. Un simple mot sur le prompteur permet au comédien de se souvenir de tout son monologue. Se rappeler, une forme plus active de récupération, comporte une recherche délibérée, initiée par soi-même pour se souvenir de quelque chose qui n’est plus présent. Il est plus difficile de se rappeler que de reconnaître, c’est pourquoi on a plus de mal à se rappeler des noms que des visages. Lorsque nous disons : « je ne m’en souviens pas ! », nous voulons dire la plupart du temps : « je ne peux pas m’en rappeler ! ».

Un dernier thème à propos de ce qui constitue le souvenir et de ce que nous devrions faire à son sujet : les faits dont on se souvient ne sont utiles que dans la mesure où ils sont à notre disposition quand nous en avons besoin. Par conséquent, non seulement nous devons pouvoir stocker l’information dans notre mémoire, mais nous devons aussi pouvoir la rechercher à volonté et suffisamment vite. Malheureusement, ce mécanisme de récupération se ralentit avec l’âge, et c’est l’une des causes fondamentales qui nous amène à penser que notre mémoire s’affaiblit.

Il y a trois raisons principales à ce ralentissement de la récupération :

L’une  des plus importantes est que nous avons tout simplement trop de faits parmi lesquels choisir. C’est naturellement là où la sélectivité entre en jeu comme méthode pour éliminer l’accessoire et, ce faisant, rendre les souvenirs essentiels plus faciles à dénicher.

Alors que nous vieillissons, nous nous concentrons moins intensément sur la découverte de l’information que nous recherchons. « oh ! ca reviendra bien », pensons-nous, et nous passons à autre chose. Cela peut être un comportement d’adaptation profitable, à condition que nous ne le laissions pas se transformer en une sorte de paresse mentale qui va certainement perturber nos processus intellectuels, parmi lesquels notre mémoire.

Et, plus encore, la vitesse avec laquelle nous pouvons retrouver l’information se réduit parce que, comme nous le décrirons, la conductivité de notre cerveau s’affaiblit au fur et à mesure du vieillissement et, en conséquence, la vitesse et l’exactitude des messages électriquement codés qui portent la mémoire diminuent. Ce problème est induit sur le plan de la chimie et donc, soyons en reconnaissants, il peut être guéri par la chimie.